Dans les Balkans, c’est-à-dire la Croatie, le Monténégro, la Bulgarie, la Grèce mais aussi en Turquie, on consomme depuis très longtemps des fromages conservés dans de la saumure. Ce sont des fromages à pâte molle ou un peu plus ferme, assez salés, mais sans un goût prononcé de fromage. Ce sont des fromages assez frais, qui sont consommés sur des salades ou sur du pain. Certains sont assez souples et peuvent se tartiner. Il est fabriqué à partir de lait de vache, de brebis ou de chèvre, parfois mélangé. Le fromage 100 % lait de vache est beaucoup plus économique à produire, donc beaucoup moins cher à la vente.

La feta fait partie de la catégorie des fromages en saumure et on confond souvent des fromages originaires de ces régions, fabriqués avec différents laits et conservés en saumure.
En réalité, la vraie feta est forcément d'origine grecque, composée à base de lait de chèvre et de brebis, parfois uniquement de chèvre. Elle fait partie des régimes crétois ou méditerranéens. C'est donc un aliment assez tendance et pas mal contrefait. Depuis 2002, le terme feta est protégé par une AOP. La feta doit être faite à partir de lait de chèvre ou de brebis et être fabriquée en Grèce. À vérifier lors de vos achats.

Il y a dans les rayons de supermarché des pâles copies de feta, qui ont des noms à consonance grecque, mais qui reste franco-française ou d'autres, qui sont fabriqués un peu partout dans le monde. En Europe, les pays champions des produits laitiers industriels – Pays Bas, Allemagne, Danemark – produisent en masse de la fausse feta à base de lait de vache, avec des appellations commerciales qui entretiennent la confusion.
En France, c'est plus subtil, la fausse feta est faite à partir de lait de brebis et porte un nom qui semble bien grec. Et dans le monde, la protection européenne ne s'applique plus, donc le terme feta peut s'appliquer à n'importe quoi. L'Australie, les États-Unis, et le Canada utilisent donc le mot feta pour des fromages locaux. Une mention spéciale pour la feta canadienne, qui peut continuer à être commercialisée en Europe en tant que feta, grâce au traité de libre échange dit CETA. C'est magique.
Grace à ce traité, les industriels danois, néerlandais, allemands, français, qui ont lutté pendant des années contre l'AOP feta grecque, pourraient fabriquer au Canada de la fausse feta au lait de vache en contournant l'AOP, donc de la fausse feta, mais vrai quand même. C'est peut-être déjà fait.

En tout cas, si le terme "Feta" n'est plus vraiment protégé, la pastille AOP et le lieu de fabrication sont à vérifier au moment de l'achat.